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Newsletter semaine 41/2022


SEMAINE 41

Sommaire :
– Pensée du jour;
Mers El Kébir (pour ne pas oublier);
Recherche d’un référent départemental pour Le Morbihan;
Le Redoutable : 50 ans déjà;
Marché de San Rémo (Italie);
Dernier repas au fort Saint-Louis;
L’accueil d’un Ch’ti à Djibouti;
2023 : l’année bénéfique pour Dassault;
Belle performance;
Ne pas confondre l’Histoire et la mémoire;
Lettre de remerciement;
Premier équipage féminisé pour un SNA (Toulon).

PENSÉE DE JOUR :
Quand on aime, il y a un mélange des temps :

  • Le présent se mélange au futur

  • Le passé s’introduit dans le présent

  • Et le futur se protège du passé

MERS EL-KÉBIR (POUR NE PAS OUBLIER)
Il y a 80 ans, l’attaque de Mers el-Kébir : « Des hommes morts pour rien et dans un mauvais combat »

L e 3 juillet Le 31940,quelques jours après la signature de l’armistice, la Royal Navy attaque la flotte française amarrée dans la rade de Mers el-Kébir, près d’Oran, pour ne pas qu’elle tombe aux mains des Allemands. Le bilan est lourd avec près de 1 300 morts. Depuis 80 ans, cette date est restée un épisode traumatisant de la Seconde Guerre mondiale.« L’inconcevable agression », titre Le Petit Parisien. « Un guet-apens sans précédent dans l’histoire navale », surenchérit L’Écho d’Alger. « La trahison de leurs anciens frères d’armes », fustige Le Temps. Dans les jours qui suivent l’attaque de Mers el-Kébir, les journaux hexagonaux consacrent tous leur une à la destruction des navires français ancrés dans ce port algérien, par la marine britannique. Alors que la France vient de conclure un armistice avec l’Allemagne, la Royal Navy n’a pas hésité à s’en prendre à ses alliés d’hier pour ne pas que ses vaisseaux tombent sous le contrôle de l’ennemi.
Le texte signé le 22 juin 1940 prévoit pourtant de laisser la flotte tricolore sous commandement français en lui imposant une stricte neutralité. Mais la marine britannique craint malgré tout de perdre sa suprématie sur les océans.  « Si l’on regarde les choses froidement, il n’y a pas de raison de s’inquiéter, mais le problème c’est que depuis 1936, on sait très bien ce que valent les paroles de Hitler. Il a dit qu’il ne s’attaquerait pas à la Tchécoslovaquie et il a renié sa promesse », explique l’historien, Jean-Baptiste Bruneau, maître de conférences HDR en histoire contemporaine à l’université Bretagne-Sud. « Il y a donc une inquiétude légitime de la part des Anglais. Ils ont face à eux un adversaire redoutable qui vient de conquérir la France en quelques semaines« .
Un ultimatum inacceptable
Au Royaume-Uni, les discussions sont vives. Le Premier ministre, Winston Churchill, finit par l’emporter. Il décide d’adresser un ultimatum à la flotte basée à Mers el-Kébir. Cette mission est confiée à l’amiral James Fownes Somerville. Au matin du 3 juillet, il envoie ces conditions à son homologue français, le vice-amiral d’escadre Marcel Gensoul : les bâtiments se rallient aux Britanniques pour continuer le combat, ils rejoignent l’Angleterre et sont désarmés, ils gagnent un port français des Antilles, mais sous escorte britannique ou ils se sabordent. En cas de refus, il ouvrira le feu. « Toutes les propositions sont inacceptables d’un point de vue militaire », souligne Jean-Baptiste Bruneau. « Partir sous escorte signifie que les navires peuvent être détruits en pleine mer ou que les Britanniques peuvent s’en emparer par la force. Rejoindre les ports anglais n’est pas non plus possible, car c’est une décision politique qui viole les conditions d’armistice. Enfin, un sabordage n’est pas non plus concevable, car la flotte n’est pas vaincue ».
Tout au long de la journée, le vice-amiral d’escadre Marcel Gensoul essaye de gagner du temps. Des émissaires font le va-et-vient. Il sait qu’il ne peut pas accepter ces conditions, mais les Britanniques sont déterminés. À 17h55, ils ouvrent le feu. C’est un déluge qui s’abat sur les navires français. « Vous avez 63 tonnes d’explosifs en 36 salves. Cela dure quinze minutes. C’est très court. C’est une véritable exécution », décrit l’historien. Le cuirassé « Provence » et le croiseur de bataille « Dunkerque » sont touchés et s’échouent. Le cuirassé « Bretagne » prend feu puis explose. Il coule en quelques minutes.
Au total, 1 297 hommes perdent la vie. Mais pourquoi les Français n’ont-ils pas mieux riposté ?  » Les navires étaient dans une très mauvaise situation. L’avant des bâtiments regardait vers la terre, alors qu’ils sont faits pour tirer devant et sur les côtés. Il aurait fallu les retourner avant dans le sens du combat, mais quand la flotte anglaise est arrivée, il était déjà trop tard. Ils n’ont pas pu se défendre correctement », souligne le spécialiste de l’histoire des marines européennes.

RECHERCHE D’UN RÉFÉRENT DÉPARTEMENTAL DANS LE MORBIHAN
Le département du Morbihan ne manque pas d’anciens marins qui se sont retirés dans ce beau département aux charmes multiples.
Nous souhaitons que l’un d’eux nous rejoigne pour devenir note référent départemental dans son département. Pour savoir à quoi correspond cette fonction, il suffit de nous contracter au 07 66 77 14 47 et vous aurez tous les renseignements utiles pour faire des actions dans le monde maritime sans quitter votre département.

LE REDOUTABLE : 50 ANS DÉJÀ
A Saint Bonnet de Mure (Isère) a été marqué, tout récemment, un événement nostalgique pour un de nos adhérents : « les cinquante ans du Redoutable ». Son sous-marin comme il aime à dire.
En effet, Mr Claude PROBST, fidèle adhérent de l’ANMAM résidant dans l’Isère, a fêté cet événement qui lui a rappelé le bâtiment militaire qui a le plus compté sans sa vie.Il a reçu aussi la médaille de la défense agrafe « Essais nucléaires » avec nos félicitations.

Légende : Mr Claude PROBST (deuxième à gauche sur la photo)

MARCHÉ DE SAN REMO (Italie)
C’est le 10 décembre que nous partirons à SAN REMO pour faire le marché du samedi. (juste avant les fêtes).
Alors, si cela vous tente de faire des emplettes à prix intéressants, montez vite dans le bus au départ de TOULON car les places sont limitées. Tarif associatif négocié (22.00 euros) pour vous uniquement.
Pour vous inscrire, utilisez exclusivement le lien ci-après.
https://www.helloasso.com/associations/anmam/evenements/sortie-a-san-remo
Bonne journée en Italie avec l’ANMAM, vote association nationale qui agit que pour vous plaire. Nous y rencontrerons les anciens marins italiens avec lesquels nous déjeunerons si tel est votre souhait.

DERNIER REPAS AU FORT SAINT LOUIS (TOULON)
C’est le 5 octobre dernier, que les membres de l’ANMAM (section du Var) qui le désiraient se sont retrouvés pour le dernier repas de l’année au Fort Saint-Louis. Le plaisir est toujours le même de savoir que nous partageons une belle grande tablée avec bonheur. Au dessert, quelques chants ont été entonnés pour ne pas s’écarter de l’ambiance conviviale qui est la notre à chacune de notre manifestation.
En effet, pendant la période hivernale, ce sont d’autres lieux qui seront choisis pour se restaurer. L’été prochain, nous reprendrons le cycle de nos repas en ce lieu prestigieux de rencontres,

Légende : Le Fort Saint-Louis – (Mourillon – TOUJLON)

L’ACCUEIL D’UN CH’TI A DJIOUTI
Récit de Jean Vindevogel : Matelot secrétaire embarqué sur le porte-avions Foch. (membre de l’ANMAM).
Après toute une matinée passée en exercice au large de la côte française des Somalies, le Foch accoste au port en ce lundi 2 décembre 1963. C’est la route du retour pour la croisière « Mousson » avec cette seconde escale à Djibouti.
Jean profite de cette demi-journée de liberté pour découvrir d’autres parties de la ville. Avec son ami, Jean-Robert Muret, l’un des photographes du bord, Il se rend, tout à côté du port où s’étend le palais du gouverneur. L’endroit, semble magnifique. Des jardins, plantés d’arbres et de palmiers contrastent avec la pauvre végétation du pays. Au milieu de ce foisonnement de verdure, s’élève un palais tout blanc, entouré d’arcades. Une très jolie vue sur la mer ajoute aux avantages de cette riche demeure. Malheureusement, à marée basse, la mer laisse place à un immense tapis de vase noirâtre du plus mauvais effet.
Tandis que Muret recherche toujours des clichés insolites, Jean part de son côté et se dirige vers le centre-ville.
La chaleur est torride, pesante, écrasante, en plus, elle vous dessèche la bouche. Il n’en peut plus, la soif commence à le tenailler, il ne cherche pas plus loin et entre dans le premier café venu.
A l’intérieur, quelques clients attablés dégustent la bière locale, tandis qu’un homme appuyé sur un juke-box recherche un morceau de musique.
Jean s’avance vers le comptoir et commande à boire. Il pense alors à l’une des chansons qu’il risque d’entendre :
– Peut-être que le type va mettre un disque de Johnny Hallyday, de Franck Alamo ou de Claude François…
Soudain, la chanson qui sort du juke-box le cloue sur place ! Lui, Jean Vindevogel le Lillois, n’en croit pas ses oreilles. Il entend le P’tit Quinquin, l’hymne de tous les Lillois, ici, au fin fond de l’Afrique à plus de 7.000 km de chez lui … Quel accueil ! « Quand je dirai ça à mes parents, pense-t-il, ils ne voudront pas me croire ! »
Il est bien certain qu’à cette époque, la chanson du P’tit Quinquin ne figurait pas dans le choix d’un juke-box. Il faut croire que le patron du café avait certainement remplacé un disque cassé par la célèbre chanson des Lillois ou alors, lui-même, était peut-être originaire du Nord…Mais, il faut avouer que la coïncidence était de taille !

2023 l’ANNÉE BÉNÉFIQUE POUR DASSAULT
L’économie de guerre est en place au ministère des Armées. En 2023, le budget (hors pension) atteindra 43,9 milliards d’euros, soit une hausse de 7,4% par rapport à 2022, et de 36% depuis 2017.
« Ce budget s’inscrit dans la guerre en Ukraine. On accélère, mais nous avions anticipé cette accélération en espérant que ce scénario ne se réalise pas », a déclaré mardi le cabinet du ministère des Armées lors d’un briefing en précisant que « la marche prévue de 3 milliards a donc été respectée ».
Ces 3 milliards iront principalement à la masse salariale qui augmentera de 669 millions d’euros, à la maintenance des matériels (+550 millions), aux programmes à effet majeur (+455 millions) et à la dissuasion (+318 millions).
Un tiers de l’enveloppe (30%) sera consacré à la masse salariale, 34% à l’achat et l’entretien du matériel, 13% à la dissuasion, 12% au renseignement et à l’innovation et les petits équipements, 10% au fonctionnement et 2% pour les Opex. A noter, un budget pour financer le lancement des programmes Scaf et MGCS a aussi été prévu.
42 Rafale commandés en 2023
Mais l’année 2023 verra d’importantes commandes d’armement pour les armées de Terre, de l’Air et de l’Espace et la Marine dont des équipements et un lot de missiles Aster. Mais la plus importante commande portera sur 42 Rafale.
L’objectif de doter l’armée de l’Air de 185 avions de combat Rafale à horizon 2030 est « un strict minimum » pour accomplir ses missions dans un espace aérien de plus en plus contesté, déclarait en février dernier le général Stéphane Mille, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace (CEMAAE).
Avions, navires, blindés, munitions: les commandes militaires de la France en 2023.
Pour la Marine nationale, les commandes porteront principalement sur deux lots de missiles (Exocet et Aster 30), 3 moyens de lutte anti drones et la mise à hauteur du porte-avions Charles De Gaulle.
Côté terre, de nouveaux moyens sont prévus avec la commande de 420 blindés Serval, 22 hélicoptères de manœuvre, 8000 fusils d’assaut HK 416 et un lot de missile moyenne portée.
La France devrait aussi reconstituer un stock de munitions sans plus de précision.
« Le renflouage de ces stock est programmé mais le détail est classifié pour ne pas que ces informations puissent être utilisée par des états compétiteurs », indique le cabinet du ministre.
Avec ces matériels, le ministère des Armées prévoit de recruter 29.700 personnes, dont 24.000 militaires, avec la création de 1500 postes. Quant aux réservistes, leur nombre doit être doublé pour atteindre 80.000 militaires dans les années qui viennent.
« Ces recrutement démarreront en 2023 et seront amplifiés à partir de 2024 avec la loi de programmation militaire 2024/2030 », assure le ministère des Armées.
Rafale, blindés et sous-marins
2023 sera aussi un année importante pour les livraisons d’armement. L’armée de Terre recevra dès l’an prochain 9 drones Patroller, 18 chars Leclerc rénovés, 10 hélicoptères de combat (5 NH90 et 5 Tigre HAD) ainsi que 200 missiles MMP et 8.860 fusils d’assaut HK416.
Le remplacement des 18 canons Caesar cédés à l’Ukraine pourrait démarrer l’an prochain. Selon une source, Nexter, l’industriel qui les fabrique, devrait intercaler les commandes de la France dans celles programmées pour les pays étrangers.
Avions, navires, blindés, munitions: les commandes militaires de la France en 2023.
Pour la Marine, les livraisons reposent sur le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Duguay-Trouin (le 2è Barracuda après le Suffren), 5 hélicoptères H160, 3 avions de patrouille maritime Atlantique 2 rénovés, des missiles Exocet et une frégate type La Fayette rénovée.
En plus de 13 Rafale livrés en 2023 pour remplacer ceux prélevés sur le parc de l’armée pour être vendus d’occasion à la Grèce et la Croatie, l’armée de l’Air et de l’Espace disposera aussi l’an prochain de 13 Mirage 2000D rénovés, 2 A400M, 3 ravitailleurs, un satellite Syracuse IV et des missiles SCALP et Mica.
Ces commandes et ces livraisons ne sont que le début d’un effort historique de la France en matière d’armement destiné à se préparer, s’il le fallait, à un conflit de haute intensité. En appelant les industriels à participer à une économie de guerre, Emmanuel Macron souhaite préparer la prochaine loi de programmation militaire qui démarrera dès 2024 jusqu’en 2030.
Lors de cette période, le budget des armées continuera de progresser par tranches de 3 milliards dès 2024 pour atteindre 50 milliards en 2025, a confirmé le cabinet du ministre des Armées.

BELLE PERFORMANCE
1217 visiteurs de notre site ont parcouru nos pages et surtout notre newsletter (page d’accueil du site) et cela montre votre intérêt à notre structure associative nationale. Faites-le savoir autour de vous, car c’est ainsi que nous pourrons faire mieux encore. Merci pour tous les bénévoles qui se donnent sans compter pour que vive l’ANMAM qui a de beaux projets pour l’avenir. (www.tous-les-marins.org)

NE PAS CONFONDRE L’HISTOIRE ET LA MÉMOIRE
D’après le contrôleur général des armées (2s) Serge BARCELLINI, Président général du Souvenir Français.
En voyage officiel au Cameroun, Emmanuel Macron a annoncé la création d’une commission d’historiens chargée de faire la lumière sur l’action de la France au Cameroun pendant la colonisation et après l’indépendance.
Comme il le fait traditionnellement, il en fixe l’agenda : création de la commission d’ici 3 mois, rapport rendu d’ici 24 mois. Cette initiative s’inscrit dans le prolongement du Rwanda (Rapport Duclert) et de l’Algérie (Rapport Stora).
Sur le même modèle, tout est désormais possible. Parmi une liste non exhaustive des commissions à mettre en place, suggérons Madagascar (et les massacres de 1947), l’Indochine, mais aussi Haïti (et les massacres du temps napoléonien).
Ces initiatives sont incontestablement des avancées pour l’histoire.
Les citoyens rwandais, algériens, camerounais connaîtront avec précision tous les massacres, les tortures, les viols que la France a commis dans leur pays. La mémoire nationale française en sortira-t-elle grandie et plus unie ?
Ernest Renan, dont nous fêtons cette année le bicentenaire de la naissance a clairement évoqué cette question dans son ouvrage qui s’impose aujourd’hui comme un « must » politique, mais que bien rares sont ceux qui l’ont lu en entier (et pourtant cet ouvrage est court).
« L’oubli, et je dirai même l’erreur historique, sont un facteur essentiel de la création d’une nation, et c’est ainsi que le progrès des études historiques est souvent pour la nationalité un danger. L’investigation historique, en effet, remet en lumière les faits de violence qui se sont passés à l’origine de toutes les formations politiques, même de celles dont les conséquences ont été les plus bienfaisantes. L’unité se fait toujours brutalement ; la réunion de la France du Nord et de la France du Midi a été le résultat d’une extermination et d’une terreur continuée pendant près d’un siècle. »
Chacun, dès lors, doit réfléchir sur la différence entre histoire et mémoire.
L’histoire est une science qui doit permettre de connaître avec précision et sans tabou le temps passé. Cette science doit toujours progresser.
La mémoire, c’est le tri de cette histoire, au temps présent, dans le cadre d’un objectif (tri national, tri communal, tri familial).
A chacun de réfléchir sur les conséquences de la substitution de la mémoire par l’histoire.

LETTRE DE REMERCIEMENT
Lettre adressée au président de l’ANMAM (François RAIMOND) – témoignage amical – le 1er octobre 2022 par un ancien marin italien reçu avec son groupe du 27 au 30 septembre 2022 à TOULON par le président de l’ANMAM  (texte d’origine en français) :
> Mon cher François,
> C’était un vrai plaisir te revoir après 5 ans.
> Félicitation pour votre promotion mais tu es resté la merveilleuse personne d’avant.
> Merci pour votre amitié et votre présence lors de notre visite à Toulon, nous espérons vous voir bientôt à Casale.
> Je vous envoie les photos prises lors de notre visite à Toulon juillet de 2017, comme je te l’ai promis..
> Un carissimo saluto e un grande abbraccio dai tuoi amici Italiani ??
> Vilmo e Antonella Castagnone
Nous avons prévu nous rendre à CASALE MONFERRATO (Piémont) au cours du 1er semestre 2023. Nous allons constituer une délégation très représentative avec les membres qui le souhaitent qui ont un profil d’ambassadeur du monde maritime. (Pourquoi pas vous ?)

PREMIER ÉQUIPAGE FÉMINISÉ POUR UN SNA (TOULON)
Par Vincent Groizeleau – 30/09/2022 © BERNARD PREZELIN
Après les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) à partir de 2017, les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de la Marine nationale débutent à leur tour la féminisation de leurs équipages. A l’occasion d’une récente visite à l’École de navigation sous-marine et des bâtiments à propulsion nucléaires (ENSM-BPN) de Toulon, Mer et Marine a constaté que des personnels féminins étaient en cours de formation. L’une d’elles se trouvait ce jour-là au sein d’une équipe s’entraînant sur le récent simulateur Neptune, qui reproduit les fonctions de navigation d’un SNA de nouvelle génération de type Suffren. La cabine, extrêmement réaliste, dispose des mêmes instruments que les sous-marins et, montée sur vérins, s’incline de la même manière qu’un vrai bâtiment en fonction des ordres de barre. Cela, jusqu’à 30 degrés pour simuler une chasse rapide.
Ouverture aux officiers-mariniers « Les premières femmes arrivent sur le Suffren, elles seront à bord d’ici la fin de l’année », explique le capitaine de vaisseau François-Paul, directeur de l’ENSM-BPN. Ce dernier nous précise que cinq d’entre elles sont actuellement en formation à l’école pour intégrer le monde des sous-mariniers. Et contrairement aux premiers équipages féminisés sur SNLE, il ne s’agit plus uniquement d’officiers. La mixité à bord des équipages de sous-marins français s’ouvre désormais aussi aux officiers-mariniers. « Sur les cinq femmes que nous avons actuellement à l’école, il y a un officier et quatre maistranciers ». Parmi elles, deux second-maîtres qui ont déjà été diplômées « Energnuc », c’est-à-dire spécialiste de l’énergie nucléaire.
Une dizaine de candidatures retenues depuis décembre 2021 Les Forces sous-marines et la Force océanique stratégique (FSM/FOST) alignent actuellement quatre SNLE du type Le Triomphant et six SNA (le premier Suffren et cinq unités de première génération du type Rubis), tous étant alternativement armé par deux équipages (Bleu et Rouge), comprenant chacun 60 (Suffren), 70 (Rubis) ou 110 marins (Triomphant). En tout, les forces sous-marines françaises comptent environ 2600 marins. Sur ce total, les femmes ne sont encore qu’une petite poignée puisque seulement « une dizaine de femmes officiers, volontaires, avec des profils et cursus variés ont intégré les forces sous-marines et embarqué sur SNLE depuis 2017 », explique-t-on à l’état-major de la marine.
Mais l’institution veut augmenter leur nombre, afin notamment d’élargir le vivier de recrutement au sein de la population. Jusqu’ici, cela n’était possible que sur les SNLE, suffisamment grands pour aménager les locaux vie afin d’accueillir des femmes. Les SNA du type Rubis sont beaucoup trop exigus pour cela. Mais la donne change avec l’arrivée des nouvelles unités de la classe Suffren, d’un gabarit supérieur et qui dès l’origine ont été conçus pour être armés par un équipage mixte.
« Depuis l’élargissement de la féminisation dans les FSM/ FOST annoncée par le Chef d’état-major de la Marine en décembre 2021, une dizaine de candidatures ont été retenues. A ce stade 5 femmes sont en formation à l’ENSM/BPN. L’intégration du personnel féminin à l’un des deux équipages du Suffren est prévue pour la fin d’année 2022 », indique à Mer et Marine l’état-major. 15% des effectifs au sein de la flotte, dont 9% du personnel embarqué.
Pour mémoire, il y a eu à partir de 1983 des expérimentations avec des femmes volontaires sur des bâtiments de surface de la marine française, alors que la première femme brevetée pilote de l’aéronautique navale fut l’enseigne de vaisseau Christine Clément en 1986. Mais c’est en 1993 que la féminisation s’est réellement mise en place avec l’ouverture du concours à l’École navale aux femmes et l’apparition des premiers bâtiments à équipage mixte. En 2020, 14.7% des effectifs (9% embarqués) étaient des femmes. Des chiffres qui avaient légèrement progressé en 2021 (15.5% des effectifs globaux, 10 % du personnel embarqué). Plus de 70 bâtiments, soit les trois-quart de la flotte, ont désormais un équipage mixte. A ce jour, un peu plus d’une cinquantaine de commandement ont été confiés à des femmes, à la mer, en flottilles et à terre, certaines ayant accédé à des grades d’officiers généraux.
Alors que la marine française compte 39.000 militaires et 3000 civils, l’objectif fixé par le plan Mercator en 2018 est de passer de 5000 à 7500 femmes sous dix ans. Soit une augmentation de 50%. Officiers : concilier maternités et gestion de carrière Cette féminisation des effectifs est cependant loin d’être simple, notamment pour la gestion de carrière des officiers dans le temps long. Car dans un univers encore très normé autour des hommes, celle-ci se heurte en particulier à la problématique des maternités, périodes durant lesquelles les femmes doivent cesser leur activité. « Dans toute administration civile, une femme peut continuer à travailler jusqu’à son congé de maternité. Pas sur un bâtiment de la Marine nationale, en flottille de chasse ou d’hélicoptères. Dès qu’elle est reconnue enceinte, elle est débarquée de son unité opérationnelle, déclarée temporairement inapte au service à la mer, inapte au service au combat, parce qu’on ne veut pas faire prendre de risque à l’embryon. Les femmes mettent ainsi leur carrière opérationnelle en pause pendant une quinzaine de mois à chaque grossesse. Or, entre 30 et 40 ans, c’est le moment où l’on coche toutes les cases importantes d’une carrière exigeante. Si on ne leur permet pas d’avoir davantage de temps pour cocher ces cases, elles quittent la course. Quand elles ont 40 ans, on a alors mille raisons à opposer à leur promotion : « Tu n’as pas pu commander à la mer », « tu n’as pas occupé tel poste opérationnel », et, déçues de ne pas avoir accès aux mêmes postes décisionnels que leurs camarades de promotion masculins qui n’ont pas été confrontés à cette discontinuité alors qu’elles n’ont pas démérité mais se sont juste
absentées pour avoir des enfants, la plupart s’en vont », avait expliqué en juillet 2021 lors d’une audition à l’Assemblée nationale l’amiral Pierre Vandier, Chef d’état-major de la Marine. Ce dernier avait alors affiché sa volonté de « bâtir des carrières qui permettent aux femmes de continuer à rester dans la Marine au moment où elles apportent beaucoup, dans les métiers du haut de la pyramide, c’est-à-dire à partir de 40 ans ». Un problème parfaitement illustré par les chiffres présentés par l’amiral aux députés : « Alors que nous recrutons 15 % à 18 % de femmes officiers, elles ne représentent plus que 1 % des capitaines de vaisseau ». Une situation que l’état-major s’emploie à faire changer. © Mer et Marine.

Merci de diffuser cette lettre d’informations à votre entourage car elle pourrait intéresser bon nombre de vos amis.

L’ANMAM bouge…..bougez avec elle. …..

A la semaine prochaine (semaine 42)

 

Le comité de rédaction.
0659434210